Au bord de l’oubli

Dans cette image saisissante signée Claire Nivollet, les plaques amyloïdes scintillent en cyan, comme des cristallisations pathologiques au cœur d’un tissu rougeoyant. Autour d’elles, les astrocytes déploient leurs bras ramifiés, enserrant ces dépôts avec une intensité presque organique.

Ces cellules gliales, essentielles au bon fonctionnement cérébral, changent ici de visage. En réaction à l’accumulation de β-amyloïde, elles deviennent réactives, s’hypertrophient et forment une barrière dense, témoignant d’une tentative désespérée de contenir l’inflammation.

Cette scène n’est pas figée : elle illustre un combat microscopique, celui du cerveau face aux premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Ce que nous voyons, c’est le point de bascule entre régulation et dérèglement.

Observer l’enchevêtrement de ces structures, c’est lire l’histoire d’une maladie avant les symptômes, là où les cellules tentent encore de protéger ce qui peut l’être.